Rencontre avec A. Diallo

« Mon rêve ? Construire une école dans mon village »

En avril et mai 2023, trois classes ont eu la chance de recevoir Amadou Diallo. Ces rencontres ont eu lieu dans le cadre du programme de Géographie en 4e mais aussi du Parcours citoyen pour les 4e et les 6e. Elles nous ont été proposées par RASF Créations, association créée en 2022. Comme son nom l’indique, Réseau Artistique Sans Frontière a pour but de présenter des parcours de migrants à travers des œuvres artistiques, puis d’en assurer la diffusion et la transmission grâce à des échanges.

 

C’est ainsi que nous avons d’abord visionné un reportage de Vincent Delhumeau sur la longue et douloureuse route suivie par Amadou Diallo, lors de sa migration depuis Soumbalako, son village guinéen, jusqu’à Grenoble. Il avait alors 12 ans et son but était d’aller à l’école. Ce documentaire retrace la traversée du Sahara dans des bus aux mains des passeurs, l’esclavage de huit mois en Libye, la traversée de la Méditerranée sur un zodiac, le sauvetage par l’Ocean Viking, l’arrivée en Italie, le passage des Alpes dans la neige et à pied, l’accueil parfois antipathique dans son collège à Grenoble… Il montre ainsi toutes les difficultés et les horreurs subies, mais aussi toutes les rencontres qui ont permis à Amadou d’aller au bout de ce voyage, la solidarité, la générosité, la camaraderie… Aujourd’hui, il est heureux de vivre à Grenoble, entouré d’amis, et de préparer le métier d’infirmier pour devenir pompier à la Croix-Rouge. Il a obtenu la nationalité française en 2022.

 

L’étape suivante fut la venue d’Amadou dans les classes. Les élèves ont ainsi pu poser des questions sur son parcours, ce qu’il a ressenti et ressent encore, ce qu’il pense, ses projets. Nous avons ainsi appris que son rêve est de construire une école dans son village. Tous, nous avons été touchés par la force de ce jeune homme de 19 ans qui a survécu à ce voyage, par sa sagesse, lui qui ne ressent aucune haine envers ses geôliers libyens et qui veut aller les rencontrer dès que la Libye « sera redevenue un pays de paix », par sa lucidité sur les inégalités et, comme cela est dit dans le documentaire, son côté solaire.

 

Un immense merci à Amadou Diallo et à RASF pour ces rencontres.

 

Voici quelques témoignages d’élèves, touchés pas l’importance de l’école pour Amadou, par son difficile parcours mais pas seulement.

 

« Cette rencontre m’a permis de voir qu’il y a des personnes qui quittent leur pays juste pour avoir une éducation, et nous qui l’avons, on ne veut pas venir en cours ». Fialla

 

« Cette rencontre m’a sensibilisé sur le fait de migrer. Je suis devenu plus sensible vis-à-vis des migrants, des risques qu’ils prennent en se déplaçant ; ils ne font pas cela pour le plaisir. Ce qui m’a choqué c’est qu’Amadou a traversé deux continents pour l’école, alors que certaines personnes n’aiment pas l’école ou la critiquent ». Andreas

 

« Cette rencontre m’a vraiment fait réfléchir, son histoire, la mentalité qu’il a maintenant : se concentrer sur les études, pas de réseaux sociaux, rien du tout, juste se concentrer sur sa vie, son futur. Cela m’a fait réfléchir car, contrairement à lui, comme moi, les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup dans les réseaux, téléphones et tout ». André

 

« Cela m’a beaucoup intéressée car cela m’a fait réaliser qu’on doit profiter de ce qu’on a déjà au lieu de se plaindre, et qu’on doit aussi profiter de notre famille ». Justine

 

« Cette rencontre était très enrichissante car Amadou est pour moi la preuve vivante que lorsqu’on veut quelque-chose, on peut l’avoir malgré toutes les difficultés. Amadou s’est donné tous les moyens possibles avant son arrivée en France et après son arrivée pour réaliser son rêve. Cette rencontre me pousse et me donne le courage de continuer mes projets et mes rêves ». Aurélien

 

« J’ai remarqué qu’il ne se plaignait de rien malgré cette aventure qui a marqué sa vie. Il est très gentil, il était souriant même en répondant aux questions. Il est très courageux d’être allé jusqu’au bout alors qu’il aurait pu mourir très facilement ». Haïder

 

« Personnellement, je ne pensais pas qu’il avait vécu autant de choses horribles à un si jeune âge ». Razane

 

« C’était très intéressant, cela m’a fait réfléchir à quel point aller à l’école dans certains pays est compliqué ». Coraline

 

« Je pense que c’était très important d’organiser cette rencontre car elle m’a permis (et aussi aux autres) de comprendre ce qu’est être un réfugié et aussi de savoir la chance qu’on a ». Mylan

 

« Cette rencontre m’a sensibilisé, je pense. J’étais déjà au courant mais je n’avais jamais parlé avec une personne qui a vécu une migration clandestine. Je trouve cela horrible et je pense qu’il devrait y avoir plus de mobilisation pour les personnes en difficulté, que tout le monde doit avoir le droit d’aller à l’école facilement ». Ilan

 

« Elle m’a fait sentir bien, cette rencontre, j’ai vraiment de la chance de l’avoir eue, il a vécu tellement !!! et, une fois qu’elle sera créée, je compte bien aider l’asso "Les amis d’Amadou" !!! » Loric

 

« Je me suis dit qu’il avait eu beaucoup de chance mais surtout cela m’a fait poser une tonne de questions dans ma tête, car je ne sais toujours pas comment il a fait pour tenir à force de ce qu’il vivait là-bas ». Rémi

 

« Je trouve que cette rencontre est très importante pour réaliser que ce n’est pas juste à la télé, qu’on puisse vraiment rencontrer la personne, qu’elle nous raconte son histoire avec les complications. Cela fait aussi réaliser notre chance d’aller à l’école ». Katell

 

« Je connaissais déjà les conditions désastreuses dans lesquelles les migrants sont forcés de voyager, mais l’entendre de la bouche de quelqu’un qui les a vécues, c’est encore plus affreux, d’autant plus qu’il avait 12 ans. C’est du coup encore plus facile de se mettre à sa place et de se rendre compte à quel point notre vie semble paisible en comparaison de la sienne. Son témoignage me conforte dans l’idée que ces conditions de voyage sont inhumaines et extrêmement dangereuses ». Kyrane

 

« Elle m’a fait réfléchir : que nous avons beaucoup de chance de vivre ici et d’avoir cette vie ». Gabriel

 

« J’ai trouvé que cette rencontre était géniale car on a pris conscience qu’on a la chance d’aller à l’école car il y a des gens qui n’ont pas cette chance-là ». Sondos

 

« C’était très intéressant et émouvant. On ne s’imagine pas vivre tout cela à cet âge-là. C’est très impressionnant d’entendre cela surtout lorsque c’est encore d’actualité au niveau des bateaux de migrants, de l’esclavage et des moqueries subies par rapport à une origine ». Solange

 

« Cela m’a appris que c’était terrible que des enfants ou des adolescents doivent subir cela juste pour aller à l’école. Cela m’a fait penser qu’il fallait absolument construire des écoles dans chaque ville et chaque village pour que tout le monde puisse avoir accès à un enseignement, ainsi qu’Amadou l’a dit lors de la rencontre ». Céleste

Publié le 02/06/2023
Modifié le 02/06/2023